Lettre ouverte à toi.

 V'là 4 ans, jours pour jours, j'travaillais chez couche-tard sur chaumont, la rue qui ressemble plus à un village qu'à une rue . J'me levais à pas d'heures pour ouvrir le magasin à 6h pile, sinon le p'tit monsieur qui scènait toute la journée au snack-bar d'en face venait cogner frénétiquement dans la porte en me pointant sa montre. Y m'aimait pas, moi non plus je l'aimais pas, j'avais jamais le temps de finir ma moppe à cause de lui. Ca faisait pas tellement longtemps que j'avais été transféré de mon autre magasin. Y m'ont délogé de mon patlin parce que ma boss à m'aimait pas ben ben, moi non plus je l'aimais pas ben ben. Mais ça m'arrangais d'aller à ce magasin la, c'était un coin tranquille, avec toujours le même monde. Le genre de place ou t'as jamais de surprise. Le genre de place ou tu fini par connaître tout le monde. 

Pis sur chaumont, y'avait toi aussi. C'est surtout pour ça que j'tais ben contente d'aller là. Parce que je savais même pas t'étais qui, j't'avais vue juste une fois au st-hub, mais j'savais qu'on allait bien s'entendre. Juste avant de commencer au magasin, j'tais venue acheter d'là gomme. Gros prétexte de marde, mais c'était un dimanche, pis je savais que tu serais là. Je savais qu't'allais me voir sur les caméra du bureau. J'm'étais pas trompé. C'te fois la, on s'était pas vue, mais de toute façon, on allait couper ensemble le mardi qui suivrait. Pis le mardi en question, y'est 1h30 à peu près, tu m'appel pour me dire que tu va être en retard parce que tu sors du gym. Pis la quand t'es rentré dans le magasin, j'ai figé. C'est comme si j'avais perdu tout le sens d'être cohérente et intelligente. En fait, j'avais perdue mon don le plus aiguisé depuis toujours, celui de la parole. J'comptais ma caisse, pis toi aussi, pis j'sais pas si tu faisais exprès mais tu venais chercher 1 million de chose sur le comptoir à coté de moi. Je sais pas à ce moment là à quel point ma face me trahissait, mais j'me sentais devenir rouge sur un méchant temps. J'devais être cute à voir j'imagine. On coupait ensemble souvent, c'était le bout le fun de ma vie qui était pas mal d'la marde à ce moment la. Pas mal souvent, j'me trouvais une excuse pour rester plus tard, j'faisais du bénévolat pis j'aimais ca, parce que de toute façon, j'avais le choix entre rester plus longtemps avec toi ou allez pleurer sur ma vie tout croche dans le sous-sol de chez mon chum qui m'hébergait. Ca a pas pris beaucoup de temps avant qu'on développe une belle complicité, surtout quand venait le temps de niaiser benjamin, qui se rendait pas compte plus qu'il faut qu'on le prenait pour un con. 

Pis y'a eu l'halloween, j'tais venue donner des bonbons avec toute la gang du magasin. Avec vanessa qui faisait pas sa job, pis caro qui était ben contente que je prenne la caisse même si je travaillais pas ce jours la. Pis elle nous niaisait gros comme le bras parce que j'tavais prêté un livre. Moi j't'ai la parce que j'attendais christine pour qu'on aille au cinéma. On avait prévu notre coup depuis un bout, mais elle allait faire comme si de rien était pis t'inviter à venir avec nous. T'as dis oui, t'as dis que t'avais rien de prévu même si c'était le plus gros mensonge de la terre. Après le film, quand sa mère est venue nous chercher, on voulait pas partir. On lui a dit qu'on devait retourner au magasin, pour "superviser" vanessa qui allait probablement faire un close de marde. Tout les prétextes était bon pour pas s'en aller chacun de notre bord. Pis on c'est promener longtemps, tu faisais ton creepy en disant que j'avais pas peur de grand chose parce que dans le fond tu pouvais etre le genre de gars qui allait me tuer dans le bois. Pis quand mon chum était venue me chercher ce soir la, j'voulais plus partir. J'aurais aimer que tu sois batman, que tu lui pète sa tronche pis que tu m'emmene avec toi. 

Le 2 novembre, c'était un lundi j'pense, y'a eu le show d'hollywood undead. Moi ca faisait une vie que j'avais mon billet, toi tu l'avais eu la veille ou a peu près. J'tai venue te rejoindre au magasin pour attendre mon chum qui nous faisait le lift. On était assis sur le tapis a bouteille dans le back store, pis on voulais pas remonter. On parlait, pis fallait partir, pis mon chum était pas content, pis christine en bonne meilleure amie lui disait qu'on avait des chose "ben importante" à régler avec la boss. Pis le show, c'a été le meilleur de ma vie, pour plein de raisons évidentes ou non. Le lendemain, j'ai pris une des décision les plus importante de ma vie, j'ai appeler ma mère pour lui dire que je venais crécher chez elle pour un bout. J't'aller prendre mes affaires chez mon (ex) chum, sans rien lui dire, pis ben la suite, on s'en souviens encore même après 4 ans.